Friday, December 28, 2007

JUST DO IT


Après avoir arpenté la forêt de l'intérieur, slalomé entre les troncs d'arbres, évité les racines à fleur de sol et les lianes, anesthésiés par le chant des oiseaux, le crissement des insectes et tous les autres cris et chants non identifiés, il surgit comme un désir de quitter la cathédrale végétale pour voir au dessus des feuillages se rapprocher de la lumière pour vivre une autre aventure...Mais nous n'avons pas la grâce des animaux, pour cela il faut un équipement et un encadrement; quelqu'un de suffisamment passionné peut transmettre son expérience avec la sérénité qui convient: JUST DO IT! Lionel est l'homme de la situation. Le but au départ est d'observer les animaux de près dans la canopée sur une plate forme à 36 m au-dessus du sol. Et ce qui nous attend n'est pas ce qu'on attend. Je veux dire, le plus étonnant n'est pas de voir les animaux , en haut c'est quelque chose de plus indéfinissable comme un passage initiatique qui mettrait en relation avec un espace hors du temps où le stress n'existe pas comme un lâcher prise avec le "matériel" une chevauchée tranquille sur un nuage; descendre n'est pas un problème. On se sent léger comme une plume. Quel contraste avec l'escalade pour laquelle il faut trouver la bonne technique: se pencher en arrière tout en remontant les genoux et lutter contre la peur du vide, qui paraît-t-il est culturelle. Enfin, arrivés poser le pied sur le plancher, tout là-haut. Dernière étape la tyrolienne qui nous ramène au carbet. encore " just do it " se jeter en avant pour une glisse de 150m au-dessus du précipice , l'ivresse...Ne pas freiner à l'arrivée et atterrir euphorique sur la terrasse du carbet arboricole. Un pur moment de bonheur.

Petit moment d'inquiétude quand Eric coincé pour avoir trop freiné se trouve immobilisé bringuebalant sous le câble. Grand moment quand Lionel tel un homme-serpent se déplace sous le câble dans un mouvement de reptations pour ramener le malheureux au bercail. Mission accomplie.



















































Tuesday, December 11, 2007

La Canopée






































Le terme "canopée" n'est pas dans le " petit Robert". Il désigne la partie haute du feuillage, celle qui reçoit la lumière et concerne toute les forêt du globe. Ce n'est pas un terme propre à la forêt amazonienne.

Sous le label Ecotourisme amazonien, il est possible de vivre l'aventure de "La Canopée". Belle illustration du célèbre:"Just do it"Départ du Dégrad Saramaca sur le fleuve Kourou pour deux heures de pirogue qui nous conduisent sur les lieux. A quelques mètres du débarcadère en pleine forêt, deux grands carbets très fonctionnels. le premier destiné aux repas: balcon, salle à manger, cuisine; le second:dortoir macs) bibliothèque et accès par une échelle à la plate-forme de départ et d'arrivée des tyroliennes.Au dégrad (terme qui en Guyane désigne les embarcadères pour les pirogues ), en attendant la pirogue nous faisons connaissance. Marc et Margot de Belgique, Bénédicte leur filleule infirmière à Cayenne et Sébastien son copain, Eric de la Martinique et Michaël son filleul, Liliane réunionaise d'origine installée dans la région parisienne et 5 métropolitains qui vivent à Kourou depuis très longtemps. 13 en tout,mais avec le guide et son aide cela fait 15. OUF!

Lionel,c'est le guide est sur le pied de guerre. Il charge la pirogue en provisions et tout ce qui sera nécessaire pendant ce séjour en forêt; il fait un temps magnifique et la balade en pirogue est un régal pour les yeux . Un éventail de plantes, arbres, lianes à satisfaire les plus boulimiques des botanistes!

Monday, December 10, 2007

L'Ebène verte





























A l'entrée...

Le salon bleu.

Le jardin.

Mes amis ont eu la bonne idée de me réserver une chambre à l'EBENE VERTE. Classée "gîte de France" cette grande deumeure appartenait au Directeur du Centre spatial de Kourou. L'endroit est enchanteur et c'est un plaisir de profiter du parc et des nombreux espaces emménagés en salon d'extérieur. le matin, autour d'un petit déjeuner somptueux , on peut bavarder en toute convivialité avec les hôtes du moment.

Sunday, December 09, 2007

Bye bye Saül.











Le dernier repas à Saül a lieu chez Mélanie, une jeune Hmong de 25ans très mignonne, la coqueluche du village. Au menu: agouti à la crème. Beurk. L'agouti est une sorte de rongeur entre le rat et le lapin...En fait, il n'y a que de la sauce et des os dans mon assiette. A la table voisine une équipe de journalistes qui viennent tourner des documentaires sur le coin. Les mondanités sont partout!
Nuit dans le hamac. Toujours le même fond sonore. on s'habitue...
8h et demi . Les pompiers sont partis sans nous à l'aéroport. Nous embarquons sur le quad nos sacs à dos à l'avant pour les 8kms de piste qui nous amènent à l'aéroport.
déjà là, 8 gendarmes qui sont venus constater un meurtre chez les orpailleurs. Un règlement de compte comme il y en a couramment.Ils ont eu la tâche ingrate de déterrer un brésilien et visiblement ils ont besoin de décompresser;ils font de l'humour et de grosses vannes qui les font rire mais ils semblent un peu anesthésiés...
Question inattendue à l'enregistrement:on me demande mon poids. l'avion accepte une charge limitée( comme les ascenseur en quelque sorte )
Embarquement. enfin. Un des passagers n'est pas présent à l'appel. un brésilien, décidément...
L'avion est plein. Il y a 20 sièges. Aux manettes une jeune femme. L'atterrissage est tout en douceur.

Saturday, December 08, 2007

Dans la forêt (episode 5 )




Stéphane trace le sentier à coups de machette avec précision, en homme de terrain.Impossible d'avancer dans cet inextricable fouillis de branches, lianes et troncs entremêlés."Bignouf" son chien marche sur ses talons, parfois c'est même lui, qui nous sert de guide, il a l'instinct...Pas question de rêvasser, entre les terriers de tatous, les trous de mygales et les épines de palmier qui sont toujours là au moment où l'on a besoin de se raccrocher quand on perd l'équilibre.


Où le plus perturbant n'est pas ce que l'on croit:


Georges, qui jusque là, s'était contenté de tenir d'inlassables monologues sur sa vie qu'il ne digère pas; son père: un monstre d'après lui. Son ex-compagne, une jalouse pathologique...J'en passe...Georges donc, trouve moyen de perdre l'équilibre (en a-t-il? ) et de se faire une belle estafilade à la jambe. Crise de nerfs, quand je lui propose mon spray aseptisant. Thérèse ronge son frein, Stéphane essaie de le persuader, on se croirait à la maternelle. Le vieil homme nous pourrit l'ambiance et curieusement, je le chouchoute de plus en plus, de crainte de l'avoir sur le dos s'il lui arrive le moindre ennui.


"Georges, attention! un trou!", "Georges, regarde où tu mets tes mains, il y a des èpines!", "Georges, ça va, Comment tu te sens?" Il y va de notre survie, il faut ramener le bonhomme à Saül coûte que coûte.


Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Arrive le point stratégique: la traversée de petits bras de crique sur des troncs d'arbres glissants. Notre homme refuse d'avancer, il faut le convaincre, luiprendre son sac àdos, l'encourager...Le voilà qui tente son coup. Comme un funambule, il tend ses bras noueux en balancier. Va-t-il réussir? Il tangue sur ses jambes incertaines, avance de deux pas. Tangue à nouveau. Stéphane inquiet l'attend en face prêt à le réceptionner. Il se lance, arrive presque au bout, et là, aux pieds de Stéphane ahuri se laisse tomber comme une crêpe dans la gadoue. Nous sommes CONSTERNéS.


La dernière partie du parcours est accidentéé; Nous enchaînons les montées et les descentes. La chaleur se fait sentir et ce sera chacun pour soi.


Arrivés au village, c'est à celui qui ira le premier voir si la grenouille squatte toujours la douche!

Friday, December 07, 2007

Saül ( episode 4 )
















ne première nuit dans le hamac; il faut s'habituer au chant incessant des grenouilles arboricoles auquel s'ajoute le crissements d'insectes, les pépiements d'oiseaux nocturnes et par intermittence l'indéfinissable bruit de tempête qui signale l'activité nocturne des singes hurleurs. La fatigue aidant, on finit par s'endormir d'un curieux sommeil qui est un rêve à lui seul...
Où l'on pèse les sacs pour répartir équitablement les charges:
après un petit déjeuner copieux, vient le moment de faire les sacs à dos. Trois jours de marche en forêt dont une bonne partie hors layon (hors sentier) nous attendent et surtout deux nuits sous les arbres, la bâche au-dessus du hamac en guise de toit. Entre 14 et 18kg chacun à transporter, cela reste raisonnable.
Marcher dans la forêt primaire est une expétience nouvelle. Partout les racines affleurent et rampent sur le sol les lianes contrairement à l'idée reçue, ne descendent pas elles montent (ce sont les racines aériennes qui descendent...) Le sol n'est pas fertile et la plante se nourrit par le tronc et le feuillage. Des lianes gigantesques tricotent leur chemin vers la lumière. On ne se lasse pas d'admirer le résultat de leur ascension. De véritables oeuvres d'art! Il y a trop à observer entre le sol et la canopée vue en contre-plongée: insectes, fleurs, oiseaux que l'on entend ,plus qu'on ne les voient et qui semblent parler. La tête fait un mouvement vertical inhabituel. Nous sommes plus habitués au mouvement de gauche à droite: celui que nous faisons pour suivre la balle dans un match de tennis.D'ailleurs après trois jours,d'immersion je ressens ce que l'on appelle le malaise de la verticalité. Perdre l'horizon comme repère crée un malaise.
Quelques photos pour situer et compléter ces réflexions.
Première halte: Kanawa. Nous achetons des boissons jus de fruits, coca avant de boire l'eau de la crique agrémentée de pastilles pour la purifier.
Chritian dans sa tenue de baba nous salue; il boit "un peu"et fume "un peu" aussi ça le rend joyeux...
Le campement: salle à manger, filet à provisions.
La crique Popote. Fleurs. Jaccuzi(?)Un endroit très acceuillant.
Le carbet et la source.
Stéphane et Thérèse.

Thursday, December 06, 2007

Saül ( episode 3)






Premier repas au carbet. Stéphane nous convie à un "buffet exotique": salade de papaye verte, charcuterie, fromage, fruits du jardin. Il est temps de présenter mes 2 compagnons d'aventure: Georges, 73 ans toulousain, sec comme un cep de vigne, douanier retraité et randonneur averti, il contribuera à corser l'aventure par son comportement un tantinet déjanté et son discours incessant et confus. Thérèse qui vient du Cantal et est infirmière et qui aura bien du mal à garder son calme . Stéphane, lui fait bonne figure, c'est son rôle de guide de gérer les difficultés...
Après le déjeuner un petit "break"et nous voilà partis pour le sentier:"les grands arbres".
où nous rencontrons Gérald le maître à penser de Saül:
Nous amorçons une petite pente et sur notre chemin une belle maison en bois en cours de construction. Stéphane s'arrête pour saluer un personnage haut en couleur une sorte de César (le sculpteur du pouce géant en cire qui se trouve à la Tate Gallery ); après un début de conversation formelle, nous abordons des sujets plus pointus. Gérald, visiblement connaît tous les détails sur la vie intime des habitants du village...Soudain, il me regarde de ses petits yeux malicieux et tout de go me traite de "bobo". Je me garde de le contredire et abonde dans son sens: "en effet, il a vu juste: je suis bien une "bobo" ne serait-ce que par le fait d'habiter un arrondissement parisien qui a cette réputation; Il exhibe alors au bout d'une imposante chaîne en or, une pépite qui paraît-il a une longue histoire...et s'ensuit un récit sur sa fille qui s'est acoquinée avec un orpailleur brésilien du Nordest; Le seul mot brésilien suffit à déclencher sa rebellion. A Saül les orpailleurs sont maudits. Il peut si je veux m'accompagner à 10 kms de là pour voir ce qui se passe: les ravages de l'orpaillage. Et en même temps le discours n'est pas si clair il défend les orpailleurs autant qu'il les attaque. Ce n'est pas si simple à démêler, il leur accorde le fait de survivre et de chercher à subsister avec les moyens qui se présentent à eux. Il les comprend autant qu'il les déteste. Et lui-même trouve à Saül les moyens de vivre hors la loi, dans une marginalité qui semble lui convenir; Il ne construit pas la maison mais je lui demande si la maison sera bientôt prête pour mes amis de Cayenne qui voudrait bien visiter Saül mais qui sont trop "bourgeois" pour dormir dans un hamac! La maison sera prête à Noël. Je venais à Saül pour un bain de nature et voilà que je converse comme à une émission culturelle. L'Amazonie n'échappe pas à la mondialisation.
L'obscurité de la Forêt primaire accepte difficilement de livrer son mystère à l'objectif du "coolpix".

Wednesday, December 05, 2007

Saül (episode 2) carnet de voyage











Nb: Avant de continuer le récit de mon séjour en Guyane, il faut préciser que le blog commence à Saül et la Canopée. Le premier message lu étant le dernier écrit. Il faut donc remonter à la publication du 04/12/07.
A peine un pied sur la terre battue de la piste d'atterrissage, on est assailli par la chaleur humide, le soleil plombe à travers les nuages lourds. L'aéroport se réduit à un abri en rondins qui sert de bureau multi fonctions et de comptoir d'enregistrement.Pendant que le personnel débarque les sacs à dos du ventre de l'avion, nous faisons connaissance avec le guide en bottes caoutchouc et chaussettes en haut des mollets il est venu nous attendre avec le camion des pompiers flambant neuf qui a pour principale fonction l'acheminement des bagages et du fret vers le village à chaque passage de l'avion c'est à dire à peu près une fois par jour, dans le meilleur des cas. Le village est à 3km de l'aéroport par la piste et à 1km par le raccourci, un petit layon (sentier) qui traverse la forêt car Saül est bien situé au coeur de la forêt il n'est plus question d'en douter! Débarrassés de nos sacs à dos que Stéphane a déposés dans le camion. Nous partons les mains dans les poches et déjà la végétation nous submerge racines à fleur de sol,lianes, feuillages denses,troncs gigantesques.Un petit quart d'heure et voilà le village: des maisons en bois, des carbets, une mairie, une église, une école, un dispensaire, unae épicerie...Stéphane est en pleine crise de palu, tout le village est au courant, une vieille guyanaise l'interpelle et lui conseille de prendre une décoction de "marie-congo", un bois très amer qui sert de remède à défaut de nivaquine; nous goûterons ce bois plustard, il est vraiment très amer...
Le carbet. Nos sacs arrivent et nous prenons possession des lieux; la salle à manger, la cuisine sous l'abri en bois, une grande table. Il y a un frigo; Des douches rustiques squattées par les batraciens, des wc à la turque; le robinet et le seau d'eau, le tout au milieu des palmiers, bananiers, citroniers, orchidées et plantes tropicales de toutes sortes, on se croirait chez un fleuriste! (A suivre...)

Tuesday, December 04, 2007

Saül et la Canopée(carnet de voyage)
















Il y a toujours un risque de déception à retourner sur des lieux qui vous ont enchanté. deux ans plus tard, et presque jour pour jour me revoilà en Guyane. ¨Saül, ce village en plein coeur de la forêt primaire guyanaise, à quatre jours de pirogue par la Mana et trois quart d'heure en avion à hélices, depuis Rochambeau l'aéroport de Cayenne, cette rencontre que je n'avais pas réalisée lors de mon premier séjour semblait incontournable. Rendez-vous pris pour un circuit de cinq jours avec le guide agrée.Il séjourne parmi les 70 habitants du village, des guyanais et des métropolitains installés là, depuis de nombreuses années ils vivent coupés du monde dans une quiétude et une convivialité qui semblent les combler. Seule ombre au tableau et pas des moindres, les ravages que causent les orpailleurs brésiliens qui déforestent et polluent les criques et les fleuves dans la violence et l'illégalité.Le survol de la forêt donne un aperçu de l'immensité de la forêt. Du vert à perte de vue...quelquefois à travers les nuages, la "rain forest".Dans l'avion: le curé de Saül qui se rend au village pour les grandes occasions. Soudain, comme une balafre dans la verdure à travers le hublot on aperçoit la piste comme les routes construite dans la latérite: l'atterrissage est proche...