Wednesday, November 11, 2009

le délicieux Serge

Le 5 novembre au cinéma "MK2 Beaubourg" Serge Bromberg présente son film: l'Enfer d'Henri-Georges Clouzot en avant-première.
Le public n'a rien d'anodin. Il flotte dans la salle une ambiance proche de celle que l'on ressent dans les lieux de culte où les croyants se réunissent pour célébrer leur religion. la salle se transforme en lieu du culte avec pour revers les mondanités de ceux qui font semblant de croire et introduisent dans la religion une notion d'hypocrisie. J'ai à ma droite une paire de ces individus qui parlent "gros sous" , aléas de la production et visiblement "se la pètent" mais il faut toujours une exception qui confirme la règle .
Après une brève introduction du réalisateur non dépourvue d'humour concernant son les efforts de recherche qu'il a dû fournir en amont de la réalisation, nous assistons enfin à la projection de cet "Enfer" qui curieusement nous catapulte au "Paradis".
Certains (dont je fais partie) s'attendaient à un film construit à partir des 185 bobines de négatif soigneusement gardées dans les archives de "Bois d'Arcy". Lesdites bobines sans indications et sans aucun son rendaient impossible une telle entreprise. Tout le génie de Bromberg a été de ramasser soigneusement les miettes pour reconstituer au plus près ce que Clouzot dans sa folie, son délire mégalomaniaque "projetait"(tiens!) de réaliser.Ce qui en sort est à la fois une leçon sur le cinéma: tournage, montage, effets spéciaux, utilisation de la couleur,
et du noir et blanc, enjeux et difficultés de la réalisation rapport du réalisateur aux acteurs et par la même occasion une magistrale leçon de cinéma car au final on est en présence d'un objet unique et précieux qui nous laisse bouche ouverte et yeux écarquillés.
voilà pourquoi l'adjectif qui me vient est:"délicieux". en écoutant parler Serge Bromberg j'ai l'impression de déguster un macaron pistache-framboise après en avoir des yeux savouré les
couleurs; il tient la preuve que la sincérité est l'ingrédient indispensable à la réussite d'une oeuvre d'Art. Comme ce surréaliste qui terminait son roman par la phrase:"la beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas; le film de Serge Bromberg me laisse à penser:"une belle oeuvre d'Art sera pédagogique ou ne sera pas.