Sunday, February 12, 2012

les maux pour le dire

Voilà qui fait débat depuis plusieurs jours, au risque de tourner en boucle.
Quand on dit que ce que l'on a dit est le contraire de ce que l'on a voulu dire tout en maintenant que ce que l'on a dit est une vérité universelle.
Le mot qui est à l'origine du débat est "civilisation". Les maux invoqués sont : l'oppression de la femme , la discrimination, l'intolérance, l'injustice...les mots sont porteurs de sens (sémantique) et certains plus complexes, méritent d'être employés avec la plus grande rigueur. Tous les mots ne se valent pas . Le mot civilisation serait-il supérieur au mot culture? Trêve de plaisanterie!
Pour donner une définition de civilisation on pourrait dire au plus simple que c'est ce qui fait que les hommes vont vers le progrès, qu'ils avancent...l'antinomie serait la barbarie, la sauvagerie...j'ai bien dit: au plus simple. Donc, la discussion est close puisque ce qui est barbare ne s'inscrit pas dans la civilisation comme un progrès a posteriori.Tous les peuples ont connu des épisodes de barbarie et d'autres de grandeur. Tous. Nous avons traversé des révolutions sanglantes, des guerres fraticides, des génocides; au cours de l'histoire on rencontre des pratiques effrayantes: les sacrifices humains, le cannibalisme, l'esclavagisme, le colonialisme et bien d'autres... maux. Alors, on peut laisser courir la provocation ou l'ignorance (parrhésia) qui consiste à affirmer que: je cite" toutes les civilisations ne se valent pas" mais pointer le fait que des horreurs, ont eu lieu aussi, dans une "civilisation" qui se déclare supérieure et tomber dans le piège n'est-ce pas en réalité mettre en évidence que piège il y avait?
Inutile de nommer qui que ce soit. Celui qui a tendu le piège ne mérite pas tant d'honneur et celui qui est tombé dedans ne réclame pas la célébrité.

Entre Nature et Culture:
Quant à tous ceux qui grelotent parce que la température est un peu négative ce sont les touristes russes qui nous donnent des leçons de relativité. Ne perdons pas contact avec la nature le confort nous fragilise.Quittez le cocon la couette et allez au ciné voir le dernier Naomie Kawaze:"HANEZU, L'ESPRIT DES MONTAGNES" bien plus planant et surprenant que MILLENIUM ou le court métrage de Sophie Letourneur: "LE MARIN MASQUé" qui est la preuve en noir et blanc que les choses les plus banales méritent d'être vécues...ou pas  ! Preuve aussi que la mémoire peut nous jouer des tours!

Wednesday, February 01, 2012

les liaisons chaleureuses

Il fait froid à Paris, très froid, un froid à rabattre la capuche et remonter
le cache nez...
Entre Pigalle et le Sacré Coeur, Place Charles Dullin, vous trouverez le Théâtre de l'Atelier
C'est là que Monsieur John Malkovitch a décidé de vous surprendre en présentant à sa manière "Les liaisons dangereuses" de Laclos .Dans la version cinématographique de Stephen Frears il interprétait le rôle du Vicomte de Valmont dans une version très fidèle à l'oeuvre littéraire.Quelques années plus tard, nous avons intégré quelques nouveautés dans notre mode de vie télephone mobile, ipad, e book, et cafetières Nespresso, bref le monde aurait-il changé? Que sont devenues les relations amoureuses? Comment le libertinage s'exprime-t-il?
En ce sens le résultat que nous présente John Malkovitch est d'une grande richesse.Ce qui au siècle de Laclos(seconde moitiè du 18ème) s'exprimait  dans les circonvolutions d'une prose épistolaire est représenté de manière charnelle et quasi-paillarde par les courbes des corps dénudés qui s'adonnent à la représentation joviale de la luxure. Et cependant, force est de constater que le texte d'origine est scrupuleusement respecté.Résultat: on rit...mais tout en riant on se demande si cela ne va pas un peu trop loin et si l'on n'est pas en train d'assister au sabotage de quelque chose de sacré. Le travail n'est-il pas un tantinet iconoclaste?
Ces jeunes acteurs débraillés  gesticulent et chahutent le texte sans pour autant se libérer du phrasé théâtral auquel nous sommes habitués.Nous voilà perplexes et même un peu inquiets; L'affaire n'est pas encore dans le sac!
La Marquise de Merteuil qui reste en notre mémoire sous les traits de la froide blondeur d'une Glenn Close en robe de Marquise est ici représentée par une garconne brune toute de noir vêtue slim et stilettos...le grand écart dans le casting! idem pour le Vicomte de Valmont redingote et chemise dépenaillées, foulard noir et coupe pétard...Ces deux là, se démènent bien et habitent singulièrement leurs personnages respectifs.
Malgré tous ces doutes ces questionnements l'évolution finale de la pièce nous renvoie à
nos "classiques" .Preuve que les rouages du libertinages s'ils ont changé de style n'ont pas changé de fond. Beau travail ! et merci Sir Malkovich pour cette chaleureuse soirée au théâtre!