Wednesday, February 01, 2012

les liaisons chaleureuses

Il fait froid à Paris, très froid, un froid à rabattre la capuche et remonter
le cache nez...
Entre Pigalle et le Sacré Coeur, Place Charles Dullin, vous trouverez le Théâtre de l'Atelier
C'est là que Monsieur John Malkovitch a décidé de vous surprendre en présentant à sa manière "Les liaisons dangereuses" de Laclos .Dans la version cinématographique de Stephen Frears il interprétait le rôle du Vicomte de Valmont dans une version très fidèle à l'oeuvre littéraire.Quelques années plus tard, nous avons intégré quelques nouveautés dans notre mode de vie télephone mobile, ipad, e book, et cafetières Nespresso, bref le monde aurait-il changé? Que sont devenues les relations amoureuses? Comment le libertinage s'exprime-t-il?
En ce sens le résultat que nous présente John Malkovitch est d'une grande richesse.Ce qui au siècle de Laclos(seconde moitiè du 18ème) s'exprimait  dans les circonvolutions d'une prose épistolaire est représenté de manière charnelle et quasi-paillarde par les courbes des corps dénudés qui s'adonnent à la représentation joviale de la luxure. Et cependant, force est de constater que le texte d'origine est scrupuleusement respecté.Résultat: on rit...mais tout en riant on se demande si cela ne va pas un peu trop loin et si l'on n'est pas en train d'assister au sabotage de quelque chose de sacré. Le travail n'est-il pas un tantinet iconoclaste?
Ces jeunes acteurs débraillés  gesticulent et chahutent le texte sans pour autant se libérer du phrasé théâtral auquel nous sommes habitués.Nous voilà perplexes et même un peu inquiets; L'affaire n'est pas encore dans le sac!
La Marquise de Merteuil qui reste en notre mémoire sous les traits de la froide blondeur d'une Glenn Close en robe de Marquise est ici représentée par une garconne brune toute de noir vêtue slim et stilettos...le grand écart dans le casting! idem pour le Vicomte de Valmont redingote et chemise dépenaillées, foulard noir et coupe pétard...Ces deux là, se démènent bien et habitent singulièrement leurs personnages respectifs.
Malgré tous ces doutes ces questionnements l'évolution finale de la pièce nous renvoie à
nos "classiques" .Preuve que les rouages du libertinages s'ils ont changé de style n'ont pas changé de fond. Beau travail ! et merci Sir Malkovich pour cette chaleureuse soirée au théâtre! 
   

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