Thursday, June 07, 2007

mémoire d'un matelas

A tous ceux qui ont une idée précise de ce que doit être le cinéma je conseille d'aller voir: "mémoire d'un matelas" je veux dire "I don't want to sleep alone" que je traduis à ma façon.D'abord il ne faut pas avoir peur de la laideur et de la misère, ensuite il faut accepter de se trouver face à des personnages dont on ne connait rien du passé et enfin supporter de regarder filmé en temps réel des actes aussi peu intéressants que la toilette d'un malade, le transport d'un vieux matelas le va et vient et les actions incompréhensibles d'êtres plus qu'improbables qui seraient tout droit sortis d'une autre planète si le réalisateur n'avait suggéré que l'action se situe en Malaisie? Le lancement et la notoriété de l'auteur ont fait que je me suis précipitée...
Aucun dialogues. seulement des airs d'opéras ou des chansonnettes populaires d'une miévrerie incommensurable du genre:" aprés l'hiver arrive le printemps... dans le palais la princesse mange du sucre... je regrette de ne pas en avoir pas retenu davantage. Bien que ce film soit trés différent je le rapprocherais de "Inland Empire" car c'est un film qui pourrait engendrer l'ennui s'il ne provoquait une sorte de fascination inexplicable, une attraction répulsion incontrôlable, quelque chose de mystérieux qui fait qu'on a l'impression d'être exceptionnel parce qu'on a eu un contact avec une sensibilité si éloignée de la nôtre.
La ville est envahie par un nuage de fumée polluante il faut porter des masques et les deux personnages doivent lutter contre les quintes de toux quand ils s'embrassent. Je n'ai jamais vu plus belle métaphore sur la force du désir, au cinéma.Après "la saveur de la pastèque" et "Goodbye Dragon Inn" Tsai MING-LIANG confirme qu'il est un génial réalisateur.