Wednesday, April 15, 2009

De villa en villa
















La reconstitution de la "Villa Arpel" décor du film de Jacques Tati:"mon oncle". C'est au 104, et
l'endroit même s'il a du mal à démarrer, semble tenir ses promesses de lieu pour une culture alternative et expérimentale.
Le film a eu un succès à l'époque, et bien après, grâce à l'humour décalé de son auteur qui a su faire une critique des gens de son époque, ceux qui accédaient à la fortune et à la technologie et pourraient être les proches ancêtres des "bling-blings" actuels.
Jetons un regard par-dessus la barrière qui entoure le jardin. La chevrolet rutilante pointe son capot hors du garage, le soleil, la fontaine en forme de poisson crache un jet d'eau et les gobelets en plastique, la carafe à orangeade. Mais où sont les propriètaires? Un coup d'oeil furtif à la fenêtre: la cuisine high-tech et le salon avec son canapé vert flashy très design...
Alors? sensation curieuse de déjà vu et le temps aidant, le côté antipathique de ce décor fait place à un sentiment de douceur comme une madeleine de Proust et cette fois- ci, on se dit que ce n'était pas si mal à l'époque, réflexion faite!












Saturday, April 11, 2009

Message dans un bocal

Un bateau qui nettoie la mer et ramasse les détritus dans un filet. Perdu parmi eux, un poisson rouge secoué par les remous se trouve pris dans un bocal vide (un poisson dans un bocal, quoi de plus ordinaire?) sorti du filet par la fantaisie de la vague, pas n'importe laquelle, car celle-ci est dotée d'yeux et semble animée d'un projet bien précis.
Le petit garçon joue au bas de falaise, là où la mer selon ses caprices vient battre les rochers et son regard est attiré par le bocal.Bien sûr, il cherche à délivrer le poisson, mais le poisson est si bien enchâssé dans le bocal qu'il doit prendre un gros galet pour le casser et se fait une entaille au bout du doigt; le poisson a bien des égards se comporte comme un humain, il lèche la goutte de sang qui perle au bout du doigt et c'est le départ d'une amitié qui traversera avec succès toutes les embûches à venir.
Du haut de la falaise où la maison est perchée la maman s'impatiente. Elle appelle le petit garçon car elle doit partir au travail et le déposer à l'école voisine de la maison des "anciens" (elle est infirmière ). Ils partent donc, avec le poisson rouge dans le seau de plage vert, dans la mini-voiture rose que Lisa (la maman) conduit comme un bolide le long de la route du bord de mer. Le soir, elle reprend le petit garçon après avoir fait ses courses. Dans la voiture, ils se régale de sandwichs et l'on apprend que la poissonne s'appelle Ponyo et adore le jambon.
La maman se faisait un plaisir de partager le repas avec le papa à son retour du travail, mais elle apprend au téléphone qu'il est retenu en mer . La colère l'emporte sur la déception . Elle s'endort après avoir bu une bière, la tête au sol et les pieds sur le canapé.
Heureusement, il ya un moyen pour communiquer. Grâce à une sorte de lampe-phare installée sur le balcon; On assiste alors à une scène où se déploie le langage des signaux lumineux. Un moment de magie qui leur permet d'échanger des messages d'humour et d'amour.
Il ne faut pas tout raconter, ce serait trop long et les symboles sont si riches et si nombreux qu'il vaut mieux tout de suite s'incliner une fois de plus devant le génie de Mr Miyazaki.
Démonstration est faite que le cinéma est bien le reflet de la vie . Un film réussi est porteur de sens et Miyazaki est maître en la matière. Ponyo porte le message et elle est le message.
Autrefois on disait "à lire de 7 à 77 ans". Là, il c'est un film bien au delà des frontières de l'âge.
UN FILM MAGIQUE.