C'est la durée actuelle du trajet en train de Cannes à Paris (ou l'inverse). Départ hier de Cannes à 18h et des poussières, arrivée Paris 23h 11, le temps de laisser aller les pensées en observant tour à tour le paysage à travers la vitre avec en surimpression et en reflet ce qui se passe à l'intérieur du wagon, ça c'est entre Toulon et Aix en Provence ensuite le décor est moins intéressant et la lassitude gagne du terrain. Je feuillette une revue, je lis une interview de Tracy Chapman, son album va sortir à la mi-septembre, elle avoue son indignation face aux inconséquences( euphémisme) de G W Bush, elle adore le vélo et la rando nous avons donc en plus des mêmes dégoûts les mêmes goûts! Ensuite il faut meubler le temps... Il y a une petite occupation très ludique qui consiste à espionner les passagers qui occupent les rangs précédents et que l'on peut observer à loisir dans la vitre au-dessus du porte-bagage en miroir. On peut passer un bon quart d'heure à ce petit jeu c'est toujours ça de gagné! Puis vient l'heure d'aller faire un tour au wagon restaurant. Par chance, il se trouve être juste à côté et par malchance il y a foule car j'ai visé l'heure de pointe. Le serveur débordé et de surcroît peu efficace ne fait rien pour accélérer le mouvement, aprés avoir piétiné sur place en allongeant le cou pour tenter de lire la carte, j'ai enfin réussi à avoir le Duo-club, sandwich poulet-concombre et fromage frais à peu près comestible. Retour au siège, la nuit est tombée entre temps plus question de contempler à travers la fenêtre; le moment est venu de prendre ses aises remonter l'accoudoir qui sépare les sièges. Le siège voisin étant disponible, rabattre le cale-pied, jeter un discret coup d'oeil au panier de Lilith qui visiblement prend son mal en patience et s'avachir comme une crêpe en occupant l'espace au maximum. Dernier round: un quart d'heure avant l'arrivée, se rabattre vers les bagages pour sauter du train avant la cohue et le suspense qui plane autour de la porte qui s'ouvrira sur le quai, gauche ou droite en espérant être du bon côté. Arrivée sur le quai en atterrissage amorti, panier du chat à la main gauche, sac à dos , tirer la valise qui roule en bringuebalant de gauche à droite." Coucou! me voilà!!" la twingo rouge est là, devant la pharmacie. Je suis bien arrivée. A Paris, il flotte un air de rentrée.
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