Thursday, March 26, 2009

cinéma japonais

Il s'est remis à faire froid. C'était hier après-midi. Ma microsieste s'est prolongée, j'ai loupé la séance de 16h pour TOKYO SONATA. Conclusion: j'accepte de prendre un thé avec Fiona en attendant la séance de 19h 25 et comme je ne tiens pas à voir les pubs et les bandes annonces que je connais par coeur, je rentre au moment du film, dans la pénombre et peu soucieuse d'être réduite aux premiers rangs (c'est là qu'on est le mieux placé pour faire corps avec l'image).
Le père est dans"une mauvaise passe" cadre licencié de son entreprise, il vit très mal la situation et s'enferme dans un non-dit, et pour sauver la face et garder l'autorité sur sa famille il est réduit à prendre ses repas à la soupe populaire et doit errer dans les rues jusqu'au soir. Il rentre plus tôt chez lui et sa femme a "la puce à l'oreille". Dans cette famille la mère passe son temps à nourrir ses fils et son mari et tout le monde dit:"merci pour le déjeuner","merci pour le repas", sans la moindre once d'émotion. L'ambiance est pesante, ponctuée de rituels : enlever les chaussures, s'installer pour le repas attendre que le père commence à manger. La froideur est partout et il ne se passe pas grand chose, c'est d'ailleurs ce qui fait que curieusement on continue à regarder vivre cette famille avec intérêt .Peu habitués que nous sommes à un calme familial aussi plat.
Pourtant, la violence n'est pas loin. Elle se manifeste, à travers la décision du fils aîné qui s'enrôle dans l'armée américaine puis la réaction du père quand il apprend que son fils cadet a pris des leçons de piano avec l'argent de la cantine. Kenji, une fois de plus renvoie le père à la perte de son autorité, ce qui déchaîne une explosion de violence que la mère essaie tant bien que mal de canaliser. Tout doucement, s'installe une situation qui ronge l'équilibre de cette famille et la prouesse de Kurosawa (Kiyoshi) est de changer de style avec la même magie qu'une geisha qui agite son éventail pour mettre en valeur son maquillage.
Arrive Koji Yakusho en cambrioleur plus fragile que fanfaron et le récit bascule dans un délire qui n'a d'égal que la déconfiture du père. le résultat: un film qui vous laisse scotché au fond de votre fauteuil après avoir enfin entendu cette sonate magistralement interprétée par le jeune Kenji.

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